Endormie dans la paume bleue et immense, parsemée de toutes les étoiles qui ont vécues, vivent et vivront un jour, dort la plus infime, la plus subtile, la plus humble de toutes les divinités.
Ses cheveux éparses sont tissés de rêves et de frissons. Sur sa nuque claire, un sable fin dessine des destins auréolés d'été, d'aube blanche, de crépuscule apaisé. Elle est nue car aucun vêtement ne savent contenir l'infiniment petit, l'insoutenablement délicat, la nature des soupirs.
Ses paupières sont closes pourtant elle vous voit au delà de vous même, si profondément, sans retenue, sans limite. Vous êtes autant d'horizons immenses et à chaque fois, son regard vous caresse, qu'importe vos tristesses, vos peurs, vos colères ou vos joies consumantes.
Il y a souvent des perles de larmes accrochées à ses cils, elles sont les joyaux d'un amour sans limite, sans fureur, sans attente. Un amour qui déborde doucement, source jaillissant en murmure, à l'orée de vos cœurs, pour elle et pour elle seulement, toujours grands ouverts.
Elle existe partout, elle subsiste à tout. Vous la croiserez dans le désuet, dans un sourire, à la lisière d'un nuage, dans la rosée que vous foulez pieds nus dans l'herbe. Elle vous dira tout ce que vous avez besoin d'enfin entendre, en silence, le temps d'une caresse, d'une étreinte... Même dans le grelot d'un rire.
La plus petite des déesses, vous le savez bien, sera là pour vous tenir la main.
La plus petite des déesses, la tendresse.
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